4.2 Un monument emblématique de la France

Une photo de Victor Hugo
Portrait de Victor Hugo

Notre-Dame de Paris est un roman historique de l’écrivain français Victor Hugo, publié en 1831. Le titre fait référence à la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui est un des lieux principaux de l’intrigue du roman.

On connaît peut-être les interprétations et les adaptations de cette œuvre, entre autres, The Hunchback of Notre Dame de Disney. Contrairement à l’adaptation populaire de Disney qui se focalise sur Quasimodo comme le protagoniste, Hugo, dans son œuvre originelle, se concentre sur Notre-Dame comme le protagoniste. Hugo offre des descriptions détaillées de la cathédrale, à la fois ses imperfections et sa beauté.

une photo de la cathédrale Notre Dame de Paris
Vue de la cathédrale Notre Dame de Paris, en 2010

Ce roman a été couronné de succès, et c’était cette réussite qui a incité la société française à commencer un mouvement de préservation historique de ces lieux culturels. Grâce à cette œuvre, on a fait les rénovations majeures au XIXe siècle.

Exercice A. Compréhension du texte

Lisez l’extrait ci-dessous de Notre-Dame de Paris, et puis répondez aux questions qui le suivent.

Sans doute c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église de Notre-Dame de Paris. Mais, si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est dommage que les hommes aient fait subir les dégradations, les mutilations sans nombre au vénérable monument, sans respect pour Charlemagne qui en avait posé la première pierre, pour Philippe-Auguste qui en avait posé la dernière.

Sur la face de cette vieille reine de nos cathédrales, à côté d’une ride on trouve toujours une cicatrice. Tempus edax, homo edacior. Ce que je traduirais volontiers ainsi : le temps est aveugle, l’homme est stupide.

Si nous avions le loisir d’examiner une à une avec le lecteur les diverses traces de destruction imprimées à l’antique église, la part du temps serait la moindre, la pire celle des hommes, surtout des hommes de l’art. Il faut bien que je dise des hommes de l’art, puisqu’il y a eu des individus qui ont pris la qualité d’architectes dans les deux siècles derniers.

Et ce que nous disons ici de la façade, il faut le dire de l’église entière ; il est clair que j’écris de l’église cathédrale de Paris, mais il est nécessaire qu’on s’aperçoive que toutes les églises de la chrétienté au moyen-âge sont logées à la même enseigne. Tout se tient dans cet art venu de lui-même, logique et bien proportionné. Mesurer l’orteil du pied, c’est mesurer le géant.

[…]

Les marches de l’escalier, c’est le temps qui les a fait disparaître en élevant d’un progrès irrésistible et lent le niveau du sol de la Cité. Mais, tout en faisant dévorer une à une, par cette marée montante du pavé de Paris, les onze marches qui ajoutaient à la hauteur majestueuse de l’édifice, le temps a rendu à l’église plus peut-être qu’il ne lui a ôté, car c’est le temps qui a répandu sur la façade cette sombre couleur des siècles qui fait de la vieillesse des monuments l’âge de leur beauté.

Mais qui a jeté bas les deux rangs de statues ? qui a laissé les niches vides ? qui a taillé au beau milieu du portail central cette ogive neuve et bâtarde ? qui a osé y encadrer cette fade et lourde porte de bois sculpté à la Louis XV à côté des arabesques de Biscornette ? Il est clair que les hommes, les architectes, les artistes de nos jours font ces corruptions.

[…]

C’est ainsi que l’art merveilleux du moyen-âge a été traité presque en tout pays, surtout en France. On peut distinguer sur sa ruine trois sortes de lésions qui toutes trois l’entament à différentes profondeurs : le temps d’abord, qui a insensiblement ébréché çà et là et rouillé partout sa surface ; ensuite, les révolutions politiques et religieuses, lesquelles, aveugles et colères de leur nature, se sont ruées en tumulte sur lui, ont déchiré son riche habillement de sculptures et de ciselures, crevé ses rosaces, brisé ses colliers d’arabesques et de figurines, arraché ses statues, tantôt pour leur mitre, tantôt pour leur couronne ; enfin, les modes, de plus en plus grotesques et sottes, qui depuis les anarchiques et splendides déviations de la renaissance, se sont succédés dans la décadence nécessaire de l’architecture. Les modes ont fait plus de mal que les révolutions. Elles ont coupé, taillé, désorganisé, tué l’édifice, dans la forme comme dans le symbole, dans sa logique comme dans sa beauté. Et puis, elles ont refait ; prétention que n’avaient eue du moins ni le temps, ni les révolutions. Elles disent qu’il vaut la peine qu’on fasse ces ajustements, y compris leurs misérables colifichets d’un jour, leurs rubans de marbre, leurs pompons de métal, tout par le bon goût, sur les blessures de l’architecture gothique.

Choisissez la bonne réponse.

Exercice B. Analyse grammaticale

Choisissez la bonne réponse.

Exercice C. Vérification de grammaire I

Exercice D. Revenons au texte

Après avoir lu le texte, répondez à ces questions avec un ou une partenaire.

  1. Hugo mentionne deux personnages qui marquent le début et la fin de la construction de Notre-Dame. Qui sont-ils ?
  2. « Si nous avions le loisir d’examiner une à une avec le lecteur les diverses traces de destruction imprimées à l’antique église, la part du temps serait la moindre, la pire celle des hommes, surtout les hommes de l’art. » Quel est le sens de cette phrase ?
  3. Entre le temps et l’homme, lequel est le plus destructeur ? Êtes-vous d’accord ?
  4. Hugo critique le traitement de Notre-Dame, mais que dit-il des autres églises ? Subissent-elles le même traitement ? Justifiez votre réponse.
  5. Hugo écrit qu’il y a trois raisons pour lesquelles l’état de Notre-Dame a souffert. Quelles sont-elles ?
  6. Selon Hugo, quelle raison est la pire ? Pourquoi ? Justifiez votre réponse.
  7. Êtes-vous d’accord, ou pensez-vous qu’une des autres raisons soit plus destructrice ?

Exercice E. Notre-Dame de Paris brûle

Regardez la vidéo « L’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris en images », lisez le texte ci-dessous, et avec un ou une partenaire, répondez aux questions ci-dessous.

L’incendie de Notre-Dame de Paris est un incendie majeur survenu à la cathédrale Notre-Dame de Paris, les 15 et 16 avril 2019, pendant près de 15 heures. L’incendie de la cathédrale a eu un retentissement mondial. Stupéfiées par cet événement encore en cours, des personnes ont immédiatement voulu exprimer leur attachement au monument par des dons financiers et en nature que l’État essaye d’organiser, de façon à permettre la rénovation de Notre-Dame. En ce moment, environ 900 millions d’euros sont promis pour la reconstruction.

  1. Quels points intéressants  de cette vidéo avez-vous notés ?
  2. À votre avis, croyez-vous que Notre-Dame soit « un monument emblématique de la France » ?
  3. La cathédrale Notre-Dame est vieille et la reconstruction est très chère. À votre avis, pourquoi la France ne construit-elle pas une nouvelle cathédrale ?
  4. À votre avis, pourquoi beaucoup de gens ont-ils offert de l’argent au projet de restauration de Notre Dame ? Est-ce que Notre-Dame mérite tant de dons quand il y a beaucoup d’autres problèmes dans le monde ?

Exercice F. Bavardons !

Posez ces questions à votre camarade de classe.

  1. A quel monument ou site culturel pensez-vous qui représente le patrimoine de votre pays natal ?
  2. Connaissez-vous d’autres lieux culturels du monde ?
  3. Avez-vous déjà visité un site culturel ? Si oui, lequel ?
  4. Connaissez-vous un lieu culturel qui  a été détruit à cause d’une guerre ou des raisons politiques ?

Exercice G. Vérification de grammaire II

Étape 1

Selon l’expression impersonnelle, conjuguez le verbe. Faites attention à quelles expressions provoquent le subjonctif et celles qui ne le provoquent pas.

Étape 2

Choisissez le verbe logique entre parenthèses et conjuguez-le au subjonctif.

Étape 3

Combinez les éléments de chaque colonne pour créer 6 phrases. Complétez la phrase logiquement.

Il est dommage que je avoir
Il est étonnant que tu être
Il faut que il/elle/on vouloir
Il est clair que nous devoir
Il n’est pas certain que vous faire
Il est possible que ils/elles partir

Exercice H. Écrivons !

Avec un ou une partenaire, choisissez un monument ou un lieu culturel que vous voulez protéger (Notre-Dame, Mont Saint-Michel, etc.). Avec votre partenaire, écrivez une lettre qui exige la protection et la préservation de votre site choisi. Il faut utiliser toutes les expressions impersonnelles ci-dessous. Faites attention à quelles expressions provoquent le subjonctif et  auxquelles ne le provoquent pas.

trois femmes s'assoient autour d'une table

Les expressions impersonnelles :

  • Il est certain que…
  • Il est nécessaire que…
  • Il vaut la peine que…
  • Il est essentiel que…
  • Il est sûr que…
  • Il faut que…
Créé par Danielle Schablitsky et Clarisse Barbier Lee
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